Elvira Time, Tome I : Dead Time, by Mathieu Guibé

 

DEAD TIME

Un récit plein de mordant










Une fois n'est pas coutume, c'est une chronique à quatre mains que nous avons décidé de vous livrer aujourd'hui. Et pour cause, nous vous présentons un livre que nous avons tout simplement adoré, à savoir le premier tome de la saga « Elvira Time » : Dead Time, de Mathieu Guibé, paru en Avril 2016 aux Éditions du Chat Noir 😃
 


Roman-e :




J'avais déjà eu la chance de découvrir la prose de Mathieu, au travers de l'aventure Ashes Falling For The Sky. Roman composé à quatre mains en collaboration avec Nine Gorman, l'écriture y était si fluide et maîtrisée que je défierais quiconque de parvenir à définir où commencent et finissent les mots de l'un et de l'autre. Et bien que j'avais déjà pu lire quelques-unes de ses nouvelles par le biais de la plateforme littéraire Wattpad, , il me tardait de le découvrir dans une plus longue aventure en solo. Dead Time était donc une occasion parfaite de me concentrer sur le style personnel du co-auteur, et je dois dire que le ton du résumé m'a en tout premier lieu particulièrement accrochée 😃


Si j'ai tendance à retranscrire les synopsis selon mon propre sentiment, la composition de celui-ci est telle que je ne résiste pas à la tentation de vous restituer sa version officielle :


« L'existence des vampires n'est plus un secret pour personne. Alors que le tout Hollywood les décrit comme les amants du siècle, notre bon vieux gouvernement des États-Unis a tranché. Chaque rejeton aux dents longues se verra proposer un choix : se référencer auprès des autorités et survivre comme un animal en cage, ou rester libre et se faire traquer par des chasseurs de primes rémunérés par l'État. Perso, je préfère la deuxième solution. C'est beaucoup plus lucratif pour mes finances depuis que j'ai hérité de l'entreprise familiale. Le problème, c'est qu'à 17 ans, je suis encore enchaînée au lycée et je dois concilier cours de math et exécutions sommaires. D'aucuns diront que j'ai la fâcheuse tendance à ramener plus de boulot au bahut que je ne rapporte de devoirs à la maison. C'est pas faux.


Alors voyez-vous, quand on doit gérer tous ces vampires attirés par le miasme hormonal émanant de mon école et qu'en plus, on s'appelle Elvira, la vie n'est pas simple.


Une ado qui se plaint de son calvaire quotidien ? Rien de neuf à l'horizon, me direz-vous. Mais croyez-moi, je sais garder les pieds sur terre. Ma vie aurait pu être bien pire : j'aurais pu être un de ces monstres et me retrouver du mauvais côté de mon pieu. »


Il faut le savoir, si je peux aimer une histoire qui n'en comporte pas, l'humour est souvent l'une des conditions sine qua none pour qu'un récit se fasse une place dans mes véritables coups de cœur. Rien qu'à ce stade, vous comprendrez pourquoi j'ai eu un bon pressentiment concernant Elvira Time.


Une chose est certaine : je n'ai pas été déçue. Loin de là, c'est même tout le contraire ! J'en espérais beaucoup question humour, mais je crois bien que moi-même, je n'en espérais pas tant. De la préface de Morgane Caussarieu jusqu'à la dernière ligne de ce livre, j'ai été transportée par un humour parfois grinçant, souvent noir, mais toujours tordant.


Il est assez incroyable de réaliser qu'il n'y a jamais un seul temps mort (tant qu'à rester dans le thème) en plus de 210 pages. Les efforts ne sont jamais relâchés et pouvoir partager quelques heures avec un ouvrage qui ne laisse pas une seconde votre sourire se décrocher, cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Je crois même pouvoir dire que je n'avais jamais vraiment rencontré ce type de récit en particulier, auparavant 🤔


L'aspect le plus intéressant de cette dynamique humoristique reste pour moi de réaliser qu'il est encore possible de rire de tout et de tout le monde, à grand renfort de second, troisième voire même millième degré - et cela, sans jamais faire preuve d'un quelconque manque de respect. Encore que pour être honnête, il m'est arrivé plus d'une fois de lâcher à voix haute que le respect était mort, mais le tout dans un tel éclat de rire que cela n'avait littéralement aucun impact 🤭


Tout est manié avec une rare adresse, et chacun en prend pour son grade. Aucun vampire Hollywoodien n'est épargné, notamment, mais même en tant que fan inconditionnelle de certaines sagas joyeusement épinglées, je n'ai pu qu'approuver et me régaler - je ne perds d'ailleurs pas espoir pour LE tee-shirt (vous comprendrez pendant votre lecture, c'est promis).


Quant aux personnages, qu'ils soient principaux ou secondaires, le relief qui leur est conféré m'a impressionné. Car si l'humour est le maître mot de cette histoire, n'allez pas croire que la crédibilité du récit et de ses occupants y laisse des plumes : vous auriez tort. Ce n'est pas une parodie de chasse aux vampires dans laquelle s'est engagé Mathieu Guibé. Le langage scientifique qui peuple les explications de ce cher Ludwig ont de quoi impressionner, et cimente un scénario préalablement bien ficelé, qui se veut cohérent au milieu de cette profusion de traits d'esprits et de références populaires.


À ce niveau, les amateurs de culture pop auront de quoi se mettre sous la dent. Si l'auteur ne laisse pas une minute de repos à nos zygomatiques, nos neurones ne sont pas plus épargnés. Un véritable ping-pong entre rires et souvenirs, qui fera des heureux parmi lesquels je compte 😄


Si le fond, vous l'aurez compris, a su remporter mon affection la plus totale sans la moindre difficulté, la forme a fini de me séduire complètement. La plume de Mathieu Guibé est d'une grande fluidité sans être linéaire, mais tout au contraire pleine de piquant. Son talent pour la description est notamment à souligner : il est impossible de ne pas visualiser clairement ce qu'il décrit avec tant de justesse et d'à-propos. Le suspense est une marionnette entre ses doigts, et je cible notamment la formidable série Dentiers VS Zombies à laquelle il a donné vie. Je jure ici et maintenant que ce feuilleton mérite amplement une adaptation télévisuelle - là non plus, je ne perds pas espoir 🧟‍♀️


Mention spéciale également à Elodie Marze et à ces illustrations à la fois sombres et pleines de vie, d'un réalisme tout particulier qui participe de l'ambiance. Les marques-pages créés pour ce livre m'ont accompagnés tout au long de ma lecture.


En conclusion, je vous recommande urgemment de vous jeter sur la lecture de Dead Time, et plus vite que Magda, si possible 😉 Cet ouvrage est un combo gagnant de tout ce qui fait d'un roman un ouvrage de qualité. Tous les sujets y passent, du rejet à l'amitié en passant par le deuil et la confiance en soi, laissant une place de choix à l'émotion sans tomber dans le pathos. Une réussite ! 👌


Et dire que ce n'était que la saison 1 !




-----
🧛‍♀️🧟‍♀️
-----



Le petit mot de la fin 🖋

Ce retour sur « Elvira Time : Dead Time » n’est que le fruit d’une appréciation générale de la lectrice perdue au milieu d’une foule de tant d’autres que je suis. Les remarques, positives comme négatives, qui y sont établies ne sont que le reflet de mon avis personnel sur la question et ne sauraient s’autoproclamer références en la matière ☝

N’hésitez donc jamais à ouvrir vous-mêmes ce livre pour vous en faire votre propre avis et si je ne pouvais vous donner qu’un conseil, terminez-le quoi qu’il en soit, afin d’avoir toutes les cartes en mains pour vous prononcer sur la qualité de celui-ci dans son intégralité 😉

N’oublions jamais qu’un roman dont la lecture ne nous prend que quelques heures représente en réalité des mois de travail acharné de la part de l’auteur, qui a mis une importante part de lui dedans et qui a pris le risque d’exposer son bébé au reste du monde 💚






Lage :





Ce livre n'est pas tombé entre nos mains par hasard. En effet, nous avons la très grande chance, ma sœur et moi-même, de connaître "personnellement" l'auteur et de l'avoir rencontré en chair et en os il y a quelques temps, au Salon Livre Paris. Si l'univers de Mathieu Guibé ne nous est pas inconnu, c'est parce que nous avons déjà eu l'opportunité de découvrir une partie de son talent à travers le superbe roman Ashes falling from the sky, qu'il a co-écrit avec la non moins talentueuse Nine Gorman.


Même si mon envie première est de m'étaler sur la qualité indiscutable de ce livre - dont la suite ne va d'ailleurs pas tarder à sortir -, je vais me restreindre et me concentrer sur le travail unique de Mathieu Guibé. 


Parlons donc d'Elvira Time, une saga inventée par un auteur aux références infinies. C'est probablement la première chose qui m'a frappée lorsque j'ai entamé la lecture de ce roman. Il est impossible de nier que l'auteur a souhaité ici faire un millier de clins d'oeil à toutes les références qui ont pu traverser son existence. Qu'il s'agisse de romans, de séries, de jeux vidéos, de BD, de mangas, tout y passe. Et tout cela, avec brio, sans donner l'impression de lire une encyclopédie 😄


Et un vecteur tout particulier a été employé pour cela : l'humour. Un humour noir, décapant, caustique, dérangeant dirons certains, mais définitivement astucieux. Il est impossible de rester impassible face à la multitude de vannes en tous genres qui se déversent à chaque page. L'auteur est allé jusqu'à inventer quelques scénarios d'une mini-série intégrée au récit "Dentiers versus Zombies" 🧟, qu'il n'est pas difficile d'imaginer adaptée à l'écran !


Autre point fort qui sert au récit : les connaissances scientifiques de Mathieu Guibé. Elles alimentent ainsi avec brio le dialogue d'un personnage du récit aussi attachant que surprenant. Les textes issus de ses interventions sont d'une grande qualité tout en restant accessibles aux lecteurs. Cela a d'ailleurs permis de donner un maximum de crédit à cette histoire tout droit sorti d'une imagination débordante.


Penchons-nous d'ailleurs un instant sur les personnages et plus particulièrement sur Elvira - non que les autres soient moins intéressants, mais le but n'est pas de vous faire une thèse, à moins que vous ayez quelques heures à tuer devant vous 😂 


Elvira Time, c'est... comment dire... la fille avec laquelle on hésite à entamer une conversation, la fille qu'on hésite même à approcher, en fait. Pourtant, au fil de l'intrigue, on découvre sans difficulté que sa personnalité profondément marquée et forte cache en réalité des blessures secrètes et une faiblesse touchante.

Ce qu'elle a vécu en seulement dix-sept années d'existence a fait d'elle une jeune fille mature, déterminée, mais aussi fidèle à ses convictions. Elle n'en reste pas moins un être humain avant tout, aussi la voir parfois baisser sa garde crédibilisait beaucoup les événements et l'évolution de ses relations sociales.


Car oui, ne nous voilons pas la face, Elvira a quelques soucis de ce côté-là 🤐 Ne se sentant bien que dans la sécurité relative qu'elle s'échine à construire autour d'elle, elle en oublie - enfin, elle pense indispensable de se couper de - toute relation humaine, occultant le versant social de son existence. Une sorte de sécurité sociale, en fin de compte 😁


Malgré ce qui a été dit, je me dois d'adresser un petit mot tout spécial à Jericho. J'ai littéralement adoré ce personnage, jusqu'à ses habits si particuliers qui sont comme un clin d'oeil macabre à la situation. Ses interventions étaient parfaites et les liens qui l'unissent à Elvira m'ont beaucoup touchée, de par la particularité de leur histoire.


Cela étant acté, comment ne pas parler de l'environnement dans lequel se construit l'intrigue ? Entre un lycée, une taverne dans laquelle on a envie de mettre les pieds grâce à quelques astucieuses descriptions, une chambre décrite comme un véritable repaire de paix et bien d'autres encore, le décor était posé pour que l'aventure prenne vie. 


Le synopsis en lui-même m'a d'ailleurs agréablement surprise. D'aucuns s'écrieront : encore une histoire sur les vampires !🧛 Mais je vous arrête immédiatement. Oubliez tous les "clichés" et tous les principes que vous avez pu lire sur la question. Mathieu Guibé a su réinventer ses propres codes pour nous offrir une intrigue encore jamais vue et originale.


Impossible également de ne pas dire un mot sur la couverture de ce roman. Là encore, l'idée est intelligente : nous proposer une vision esquissée d'Elvira Time et à vrai dire, le pari est réussi. Outre le talent de l'illustratrice Elodie Marze, les couleurs sont habilement choisies. Sombres et pourtant soulignées d'une aura lumineuse qui émane du décor auquel Elvira tourne le dos.


Certes, c'est bien un cadavre que l'on aperçoit en arrière-plan - ce qui ne laisse aucune place au doute quant aux talents de chasseuse de vampires du personnage -, mais j'y vois là un rayon inattendu pour elle, une lumière en apparence artificielle mais qui la suit comme une ombre. Une mention spéciale également pour les marques pages, vous comprendrez pourquoi...


Bref, vous l'aurez compris, l'histoire a largement su me séduire et je n'ai qu'une hâte, connaître la suite des aventures d'une chasseuse de vampires, aussi sombre que lumineuse, Elvira Time.




-----
🧛‍♀️🧟‍♀️
-----



Le petit mot de la fin 🖋


Même si je risque de ne pas faire dans l’originalité, je voudrais rappeler que je n’exprime ici qu’un avis personnel sur le roman "Elvira Time : Dead Time". Loin de moi l’idée d’en faire une référence en la matière ou d’estimer que cette opinion est universelle ☝ 

Je prendrais toujours soin de mesurer mes remarques, dans la mesure où elles seraient négatives, puisque mon but n’est aucunement de faire du tort aux ouvrages ou aux auteurs. J’ai conscience du travail que représente l’écriture d’un roman, du cœur et du temps investi dans son élaboration. Je suis avant tout une lectrice qui souhaite partager, avec tous ceux qui le voudront, son amour pour la littérature 💛

Commentaires

Articles les plus consultés