We Are Young, by Cat Clarke

 

WE ARE YOUNG

Roulez, jeunesse !






We Are Young, roman de Cat Clarke paru le 17 janvier de cette année 2019, prend place au cours de la soirée qui succède au mariage de la mère d’Evan Page avec le présentateur de la radio locale, "Breakfast" Tim. Le nouveau demi-frère d’Evan, Lewis, est retrouvé inconscient et grièvement blessé, seul survivant d’un terrible accident de voiture. Tout le monde pense que l’accident est lié à l’addiction à la drogue de Lewis, mais la jeune fille n’en est pas convaincue. Avec l’aide de son père journaliste, elle décide de découvrir ce qui est vraiment arrivé cette nuit-là...


Pour avoir déjà lu le roman Revanche de cette même auteure, je connaissais déjà son modus operandi et sa façon de traiter les sujets qu’elle choisit de défendre. Une chose est certaine, son écriture est tranchante et sans concession, déliée du soin de l’image et du grandiose pour se mettre au service d’une réalité plus nette et acérée, moins jolie qu’on ne veut bien nous la dépeindre dans certains romans traitant de l’adolescence.


C’est une chose très appréciable dans les personnages que nous dépeint Cat Clarke que cette manière de les livrer avec leurs défauts et leurs erreurs, sans tenter de maquiller tout ça avec des artifices pour les rendre plus lisses. Toutefois, si j’avais à souligner ce qui me déplaît un peu dans tout ça, c’est la manière dont ils paraissent tous brisés au-delà du réparable, dans des circonstances qui ne s’y prêtent pas toujours 😬


Si l’adolescence est une grande période de remise en question, mais aussi une phase critique pour la santé mentale dans sa définition la plus inclusive, j’ai trouvé un peu dommage d’appliquer ce désespoir comme un vernis sur à peu près tout ce qui entourait les personnages de cette histoire. La vie est certes loin d’être un conte de fées – plusieurs des thématiques abordées dans ce roman me touchent et me parlent, et je suis heureuse qu’elles soient traitées avec une telle franchise – mais j’ai eu un goût de trop, dans tout ça, à divers moments.


En dépit de ça, et j’espère là encore ne pas me montrer insensible, les « twists » qui ponctuent le récit ne m’ont pas fait la forte impression qu’induisait le fil conducteur de l’intrigue. Hormis le changement d’attitude de Tim qui révèle sa vraie nature de manière subtile et assez surprenante, les autres révélations m’ont semblé de plus en plus évidentes dans une investigation qui traîne en longueur.


L’histoire se monte tellement en épingle, avec la tension qui s’installe et la promesse que plus l’on creuse, plus les secrets déterrés seront sombres, que j’étais convaincue que quelque chose de vraiment énorme se préparait, quelque chose d’extrêmement bien ficelé qui lierait tout ça de manière plus percutante. Car c’est bien le problème, tout m’a paru… délié. Et cela a considérablement réduit l’impact de la chute 😥


Qu’on s’entende bien, je ne me minimise pas la profondeur et la difficulté qui se dégagent des secrets en question, ils ont toute leur importance mais je crains qu’ils ne se suffisent pas à eux-mêmes. En effet, au vu des thématiques, j’en attendais une analyse psychologique bien plus poussée et l’accent mis sur les sentiments et émotions des personnages, mais le tout est plutôt resté en surface, finalement 🤷‍♀️


Peut-être tout cela a-t-il été mal introduit, à trop vouloir nous persuader de l’extraordinaire de la chute finale. Car on nous fait également la promesse de creuser, mais j’ai bien peur que les trous ne soient pas assez profonds, et nous sommes loin d'avoir atteint le monde à l’envers et ses secrets (les fans de Stranger Things comprendront 😉). Entre les longueurs du récit et cette petite déception concernant les marqueurs centraux, mon expérience de lecture s’en est donc retrouvée mitigée. 


Néanmoins, je salue l’auteure pour s’être attaquée sans crainte aux sujets abordés – et que je ne peux pas dévoiler pour ne rien spoiler – car ce n’est clairement pas l’aspect le plus évident de l’adolescence à traiter, et Cat Clarke le fait pourtant sans fioriture et sans chercher à préserver les apparences. Cela reste un livre très intéressant à découvrir, et qui se donne la mission d’ouvrir les yeux sur une réalité pas encore assez ancrée dans le regard d’ensemble porté sur cette génération.




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Le petit mot de la fin 🖋


Ce retour sur le roman « We Are Young » n’est que le fruit d’une appréciation générale de la lectrice perdue au milieu d’une foule de tant d’autres que je suis. Les remarques, positives comme négatives, qui y sont établies ne sont que le reflet de mon avis personnel sur la question et ne sauraient s’autoproclamer références en la matière ☝


N’hésitez donc jamais à ouvrir vous-mêmes ce livre pour vous en faire votre propre avis et si je ne pouvais vous donner qu’un conseil, terminez-le quoi qu’il en soit, afin d’avoir toutes les cartes en mains pour vous prononcer sur la qualité de celui-ci dans son intégralité 😉


N’oublions jamais qu’un roman dont la lecture ne nous prend que quelques heures représente en réalité des mois de travail acharné de la part de l’auteur, qui a mis une importante part de lui dedans et qui a pris le risque d’exposer son bébé au reste du monde 💚





                                                                                                                                              Roman-e


 

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