Soif, by Amelie Nothomb

 

SOIF

Une histoire passionnée

 

 

Sorti le 21 août 2019, le nouveau roman "Soif", d'Amélie Nothomb, paru aux éditions Albin Michel, a déjà bien fait parler de lui en l'espace de dix-neuf petits jours 😃


Dans ce livre, ce n'est rien moins que les dernières pensées du Christ au cours de son chemin vers la crucifixion que nous propose de découvrir et revisiter la célèbre romancière.


Qu'on se le dise, je n'ai jamais été une fervente admiratrice d'Amélie Nothomb, tout au contraire 😬 Après avoir lu et étudié La Métaphysique des Tubes dans le cadre d'une de mes plus jeunes années scolaires, je m'étais heurtée à un mur d'incompréhension et d'incrédulité, et je m'étais fait la promesse que l'on ne me reprendrait plus à parcourir sa bibliographie.


Mais, comme on dit, il n'y a que les personnes très intelligentes ou très cons qui ne changent pas d'avis, et comme je considère ne faire partie d'aucune de ces catégories, je me suis laissée convaincre par les stories Instagram d'Albin Michel, qui présentaient le premier chapitre de cet ouvrage. Sur le coup, sans avoir connaissance du résumé, je n'ai pas tout de suite percuté que le sujet du roman serait le Christ et sa crucifixion. Cette parodie de procès m'a simplement fait pensé à l'absurdité cauchemardesque caractéristique des romans de Kafka, et c'est ainsi que je me suis embarquée dans l'aventure pour de bon.


La découverte du sujet du livre m'a surprise, sans me refroidir pour autant. Je ne raffole pas particulièrement des œuvres qui traitent de chapitres bibliques, mais le pari était osé et me posait question - surtout avec la manière très particulière que l'auteure a choisi d'aborder le thème en mêlant une approche à la fois ancienne et moderne. Et je dois dire à cet égard que le sujet du livre, qui semble provoquer des sentiments divers jusqu'à l'indignation de certains lecteurs, m'a moins médusé que les critiques que j'ai pu lire dessus.


Une chose est certaine : je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai "aimé" ce livre. Je n'irai pas jusqu'à dire non plus que je ne l'ai pas aimé. Une drôle de balance sur laquelle me place Amélie Nothomb après le traumatisme d'enfance qu'elle avait représenté jusqu'ici. Oui, traumatisme n'est ici qu'une image pour témoigner du rejet que j'ai exercé auprès de tous ses écrits, même si j'en viens à demander si mon jeune âge au moment de la lecture de La Métaphysique des Tubes ne m'aurait fait passer à côté d'un autre sens, qui sait peut-être plus profond, que le vide intersidéral que je lui prêtais 🤷‍♀️


Cela dit, si ce roman ne me fera toujours pas tomber dans la Nothomb Mania, comme la désigne parfois ses lecteurs, je trouve qu'il relève d'une certaine injustice que de parler de narcissisme pour désigner l'incarnation et l'interprétation de Jésus sous la plume de la dame au chapeau. Il est à mon sens tout à fait ridicule de décréter qu'elle se permet des leçons de morale en utilisant la voix d'une figure biblique et autres choses du même acabit. À mon sens, l'auteure s'est seulement amusée à imaginer une interprétation personnelle de ce qu'aurait pu être les dernières paroles et pensées du Christ, afin de philosopher sur des thèmes qui courent depuis la nuit des temps.


Il est certain que le récit ne brille pas par son rythme soutenu : il faut aussi souligner que l'on attache moins d'importance à parvenir au bout de l'"intrigue", étant donné que tout le monde connaît parfaitement l'issue de cet épisode "crucial" de la Bible - merci d'ailleurs à Amélie Nothomb pour ce charmant trait d'humour, glissé dans une page de ce roman et qui m'a largement fait sourire. Non, à dire vrai, la véritable force du livre tourne autour de considérations philosophiques qui traverse les âges avec une omniscience limitée, même si le tout peut vite sembler emmêlé et s'évader dans des dimensions alambiquée un poil trop hors de portée 🤔


En conclusion, la plume fluide et sans fioriture - mais ponctuée d'un vocabulaire soutenu et habilement placé - d'Amélie Nothomb se met au service d'une revisite ma foi originale du mythe de la Passion du Christ et donne toutes ses lettres de noblesse au sentiment si particulier qu'est celui de la soif. Si les considérations philosophiques qui se perdent et s'approfondissent en nombreux détours ne sont pas votre tasse de thé, il vaudrait effectivement mieux passer votre chemin car vous ne trouverez ni plaisir ni élévation dans les idées soumises par l'auteure. Mais il reste certain à mes yeux qu'il n'est nul besoin d'être chrétien ou croyant pour s'intéresser à ce livre, et pourrait très bien apporter son lot de réflexions par sa pensée repensée, justement, aux plus anti-cléricaux de tous... à condition de garder l'esprit bien ouvert 😉






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Le petit mot de la fin 🖋


Ce retour sur le roman « Soif » n’est que le fruit d’une appréciation générale de la lectrice perdue au milieu d’une foule de tant d’autres que je suis. Les remarques, positives comme négatives, qui y sont établies ne sont que le reflet de mon avis personnel sur la question et ne sauraient s’autoproclamer références en la matière ☝


N’hésitez donc jamais à ouvrir vous-mêmes ce livre pour vous en faire votre propre avis et si je ne pouvais vous donner qu’un conseil, terminez-le quoi qu’il en soit, afin d’avoir toutes les cartes en mains pour vous prononcer sur la qualité de celui-ci dans son intégralité 😉


N’oublions jamais qu’un roman dont la lecture ne nous prend que quelques heures représente en réalité des mois de travail acharné de la part de l’auteur, qui a mis une importante part de lui dedans et qui a pris le risque d’exposer son bébé au reste du monde 💚





                                                                                                                                              Roman-e


 

 




 

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