Red Queen, Tome I, by Victoria Aveyard


RED QUEEN

Qu'on lui coupe la tête !

 

 

 

C'est le premier tome de la saga "Red Queen", né sous la plume de Victoria Aveyard et paru chez les éditions du Masque (JC Lattès), qui entre en piste aujourd'hui 😃


Dans ce roman dystopique, on suit les aventures de Mare Barrow, jeune fille évoluant dans un monde où la société est divisée par la couleur du sang. D'un côté, les Rouges, simples humains obligés de courber l'échine dans un climat difficile et miséreux. De l'autre, les Argents, dont le sang à la couleur métallique leur confère des pouvoirs hors du commun et le droit à une vie aisée et opulente. Mare, menacée d'être bientôt envoyée au front avec son meilleur ami Kilorn, va prendre tous les risques pour leur permettre d'échapper à cette sentence. Une aventure plutôt rocambolesque qui va la mener à se découvrir des pouvoirs insoupçonnés...


Cela faisait des années que l'on me parlait de cette saga avec la plus grande bienveillance, ce qui n'avait pas manqué d'attirer mon attention et éveiller mon intérêt. Après avoir dégagé un peu de temps pour enfin commencer le premier tome, je me suis donc plongée avec enthousiasme dans cette lecture. Mais j'ai bien vite été freinée dans mon élan 😥


Tout commençait très bien, vraiment. On partait sur une société de prime abord intéressante, avec des descriptions assez réussies qui donnaient le ton. Les premières d'une très longue série de descriptions, qui viendraient progressivement à bout de mon entrain. Mais chaque chose en son temps.


Tout d'abord, donnons la priorité au personnage de Mare, en tant que personnage principal de ce récit. La jeune fille est, sans vouloir être désobligeante, l'archétype de l'héroïne de dystopie dans toute sa splendeur. Parfois d'une grande maturité, qui se justifie aisément par la vie qu'elle mène, souvent très impulsive, dans des situations où il n'y a vraiment pas lieu. J'ai pu prendre connaissance, suite à ma lecture, d'avis très tranchés sur cette question et je dois dire que je suis plus mitigée sur la question. Loin de la prendre en grippe, je n'ai cela dit pas connu de véritablement élan d'attachement envers elle 🤷‍♀️


Le principal problème avec Mare, c'est qu'elle est capable de se livrer un millier de fois à la même introspection, mais ne se penche jamais sur les bonnes questions. Elle croit beaucoup trop en la chance, tellement qu'elle en oublie l'improbabilité de ses actes et de ses mensonges. Elle s'interroge bien peu sur les motivations de chacun et accorde sa confiance - comme son jugement - à tout va. Si bien qu'elle passe à côté des plus grandes évidences 🤔


Quant au parfum de romance qui se dessine peu à peu entre elle et plusieurs - trop ? - de ses prétendants, cela n'a pas exactement eu la saveur escomptée. Peu approfondie voire à peine abordée, l'héroïne se contente de s'accrocher désespérément à des convictions qui n'ont que peu de fondement, puisque souvent basées sur des incompatibilité d'avis et de nombreux préjugés - ce dont elle a pourtant elle-même souffert depuis le début de sa vie. Les rares moments passés avec l'un de ses prétendants ne donne pas le frisson qu'on attend pourtant bien naturellement de ce genre d'instants. Peut-être les volets suivants permettront-ils d'approfondir les relations restantes, c'est en tout cas à espérer 😅


Deuxième point que j'aimerais aborder : l'enchaînement des divers points du scénario. On passe de longues phases très plates - du moins à mes yeux, malheureusement - à des moments d'action si vite remplacés les uns derrière les autres que la cohérence du récit s'en ressent. Le tout  a un goût d'improbabilité qui se confirme au fil des chapitres, hélas.


Quant au troisième point, et c'est sûrement le plus important : la prévisibilité du synopsis. Rares sont les premiers tomes d'une saga à compter autant de pages et donc de matière, c'est un premier fait. Mais rares sont de même les livres aussi longs, incapables d'amener la moindre surprise, à petite comme à grande échelle. Tout se pressent à des kilomètres, ce qui ne nous donne qu'une envie, entrer physiquement dans le récit pour secouer un peu tout le monde et dessiller quelques paires de yeux 🙄


Tout cela participe de l'incompatibilité entre l'amour que je peux porter aux récits dystopiques, de manière générale, et celui que je ne parviens pas à offrir à ce livre. Les clichés sont de plus légion, mais pas nécessairement manipulés de manière à donner un souffle de renouveau, au contraire. On se repose beaucoup trop sur des codes aussi connus que convenus, et cela fait perdre de son cachet à l'ouvrage.


Un petit mot aussi sur le mantra qui régit quelque peu ce récit : N'importe qui peut trahir n'importe qui. En premier lieu, souligner autant cet état-de-fait ne peut qu'éveiller les soupçons et donner même la réponse à bien trop de questions par avance. C'est aussi de cela que la prévisibilité de l'histoire a pâti. Mais c'est surtout l'exagération de la chose qui m'a le plus laissée perplexe.

 
Là où les trahisons sont prétendûment derrière chaque fenêtre, chaque mur ou encore chaque angle de tir, je n'ai vu que les avis de personnages qui se contentent de sauter aux conclusions et de petites manipulations inconséquentes, ou presque, à de rares exceptions près - destinées pour l'essentiel à protéger les uns et les autres. Hormis ce fameux twist final qui n'en est presque plus un tant il est pressenti, les actions menées ne méritent pas forcément à mes yeux un terme aussi fort que celui de "trahison", et ne mérite pas ces jugements quelque peu outrés 😶


En somme, cela n'aura échappé à personne, je ne suis pas, à ce stade, une fervente adepte de ce premier tome de Red Queen. J'ai toutefois l'intention de continuer la saga, en raison du style de l'auteure, qui n'en reste pas moins agréable sur la forme pour l'essentiel, et de ma curiosité à l'égard du chemin que Victoria Aveyard fera prendre à ses personnages. Je souhaite de tout cœur qu'elle parvienne à leur insuffler ce quelque chose en plus qui me manque encore à ce stade, tout en approfondissant cette société sans l'enrichir de clichés supplémentaires 😃


Petit détail que je souhaitais préciser afin d'éviter tout malentendu : le sous-titre "Qu'on lui coupe la tête" n'est aucunement la représentation péjorative de mon avis sur ce récit, mais un simple clin d’œil en deux temps (comme nous aimons à les construire sur ce blog). Une référence aussi bien pour la Reine Rouge du célèbre conte de Lewis Caroll "Alice Au Pays Des Merveilles", qui prononce cette phrase à tort et à travers, que pour un élément du présent récit qu'aucun de ses lecteurs ne pourra manquer se rappeler 😉


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Le petit mot de la fin 🖋


Ce retour sur le premier tome de la saga « Red Queen » n’est que le fruit d’une appréciation générale de la lectrice perdue au milieu d’une foule de tant d’autres que je suis. Les remarques, positives comme négatives, qui y sont établies ne sont que le reflet de mon avis personnel sur la question et ne sauraient s’autoproclamer références en la matière ☝


N’hésitez donc jamais à ouvrir vous-mêmes ce livre pour vous en faire votre propre avis et si je ne pouvais vous donner qu’un conseil, terminez-le quoi qu’il en soit, afin d’avoir toutes les cartes en mains pour vous prononcer sur la qualité de celui-ci dans son intégralité 😉


N’oublions jamais qu’un roman dont la lecture ne nous prend que quelques heures représente en réalité des mois de travail acharné de la part de l’auteur, qui a mis une importante part de lui dedans et qui a pris le risque d’exposer son bébé au reste du monde 💚





                                                                                                                                              Roman-e


 

 

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