Histoire d'Hommes, by Thierry Jaëglé



HISTOIRE D’HOMMES

Quand le passé refait surface



Je vais vous parler aujourd’hui de "Histoire d’Hommes", roman écrit par Thierry Jaëglé et paru en 2011 en auto-édition. Vous l’aurez peut-être deviné, mais il s’agit d’un service presse que j’ai accepté en raison de son résumé que voici :


"Un fait divers, largement relayé par les médias va contraindre Nicolas, jeune quadra, à affronter son passé. L’affaire démarre par un banal accident de la route dont un vieil homme est victime. Les enquêtes qui vont en découler, celles du Capitaine Joly et du jeune journaliste Didier Moreau vont arriver aux mêmes conclusions inquiétantes. Comment vont réagir les deux hommes face au passé trouble de Jules Laedge miraculeusement sorti vivant de son accident ? Quel comportement va devoir adopter Nicolas face à ces trois personnages rencontrés au détour de sa propre enquête ?"


J’ai pris le parti de discuter de plusieurs points particuliers que je souhaitais souligner et justifier. En effet, je n’ai malheureusement pas adhéré à l’univers du livre 🙈 Toutefois, je vais commencer par les points positifs, parce que ce roman a nécessité un travail de longue haleine pour son auteur.


Loin de moi l’idée de vouloir parler en son nom, mais il me semble avoir ressenti les blessures de ce dernier à travers son récit. Lui-même ne s’en cache pas, avec une petite note explicative au début. Un fond de reconstruction complexe d’un homme qui, préadolescent, a été abandonné par son père. Toutefois, il est à noter que les événements du roman n’ont rien à voir avec la réalité. Il ne s’agissait que de redessiner le chemin emprunté par le personnage principal — et donc l’auteur — pour en arriver jusque-là.


Sur ce plan particulier, je ne peux que souligner les efforts fournis par Thierry Jaëglé dans la construction de son récit 👍 Nul doute que les émotions décrites ont été éprouvées et qu’il était nécessaire de les extérioriser. Leur redondance particulière a résonné en moi comme un besoin d’expression incontournable — le besoin peut-être de tirer un trait sur une existence d’homme prêt au pardon.


De la même manière, les sujets abordés au sein du livre sont sensibles et le sont avec beaucoup de pudeur. Certains mots n’ont pas besoin d’être prononcés immédiatement pour laisser penser au pire.


Passons maintenant à la partie moins « agréable », mais sur laquelle je tenais à m’arrêter par souci d’honnêteté. Pour commencer, le récit manque beaucoup de structure. De nombreux mots sont par exemple manquants. Plusieurs d’entre eux débutent par une majuscule sans que cela ne soit nécessaire, tels que « les Autorités » ou « la Loi ».


Même si l’on pourrait considérer qu’il s’agit d’une appréciation personnelle, je pense qu’un gros travail est à réaliser sur le positionnement des virgules, qui sont trop souvent manquantes. Cela m’a un peu gênée à la lecture, le sens des phrases s’en trouvant parfois confus. Sur une note plus globale, la ponctuation souffre de quelques erreurs comme des points d’interrogation manquants, ou des parties de récit mises en forme comme des dialogues.


Autre point, le texte comporte beaucoup de fautes d’orthographe, même si cela n’est pas en soi extrêmement gênant. Certaines s’effaceront d’elles-mêmes à la relecture, comme « dans » à la place de « d’en ».


J’ai également repéré des petites intrusions qui m’ont surprise, sous la forme notamment d’une adresse intégrale de site web, d’un tableau glissé dans le récit ou d’énumérations. Au-delà de cela, des petits soucis de temps se posent entre deux, avec des mélanges dans la narration ou les citations.


L’écriture en elle-même est belle et agréable. Pourtant, quelques points sombres viennent la ternir avec quelques maladresses de langage qui sonnent un peu faux à l’oreille, comme « la feuille était annonciatrice de rien de bon ».


Pareillement, les verbes de parole sont trop souvent les mêmes : « dire », « demander », « répondre » et sont peu souvent remplacés par des synonymes. À ce titre, pas mal de répétitions apparaissent dans le texte à quelques lignes d’intervalle, mais rien de bien méchant 🙂


Pour finir sur la forme, et je m’exprime ici à titre tout personnel, je pense que le récit gagnerait à la suppression des sous-titres qui interviennent toutes les deux ou trois pages. D’une manière générale, ils n’apportent pas grand-chose et rappellent sans cesse l’heure ou le moment du roman, ce qui nous ramène chaque fois vers la réalité. Ils coupent la lecture et nous extraient donc de l’histoire.


Pour ce qui est du fond, je dirais simplement que les 241 pages de l’histoire m’ont semblé un peu longues, pour la teneur du récit. Bien sûr, les étapes doivent se construire d’elles-mêmes, mais certains focus sont faits de manière récurrente au fil du texte et allongent des scènes qui se ressemblent. Au-delà des lieux qui, en eux-mêmes, sont très peu variés, il est rapide d’avoir la sensation de relire une partie déjà lue.


L’intrigue en elle-même n’a pas su me toucher, dans la mesure où l’explication de fond est un peu « étrange ». Personnellement, je ne serais pas parvenue à comprendre les agissements d’un certain personnage, si je m’étais retrouvée à la place du héros. De plus, des évidences s’imposent dès le début et je dois reconnaître n’avoir souffert d’aucun effet de surprise, en particulier à la fin du roman. Les choses devaient se terminer ainsi 🤷‍♀️


Je serais presque désolée de ne pas avoir su apprécier cette histoire qui, je le répète, a pris des années à l’auteur. Nul doute qu’il y a jeté son cœur, son passé, ses émotions, sa vie. Rien que pour ça, je félicite Thierry Jaëglé d’avoir franchi ce cap si particulier et d’avoir osé s’exposer d’une manière aussi franche 😃


Un grand merci à lui de m’avoir proposé son roman et bonne continuation à lui !




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📁👮‍♂️
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Le petit mot de la fin 🖋


Même si je risque de ne pas faire dans l’originalité, je voudrais rappeler que je n’exprime ici qu’un avis personnel sur le roman "Histoire d’Hommes". Loin de moi l’idée d’en faire une référence en la matière ou d’estimer que cette opinion est universelle ☝


Je prendrais toujours soin de mesurer mes remarques, dans la mesure où elles seraient négatives, puisque mon but n’est aucunement de faire du tort aux ouvrages ou aux auteurs. J’ai conscience du travail que représente l’écriture d’un roman, du cœur et du temps investis dans son élaboration. Je suis avant tout une lectrice qui souhaite partager, avec tous ceux qui le voudront, son amour pour la littérature 💛


                                                                                                                                                   Lage














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