Pour Un Selfie Avec Lui, by Sam Riversag


POUR UN SELFIE AVEC LUI

Focus sur un objectif feel-good




Deuxième Service Presse par le biais de Simplement.pro, on se retrouve aujourd'hui pour parler du roman "Pour Un Selfie Avec Lui" de Sam Riversag, paru en Mai 2017, en auto-édition 😃


Ce récit vise un objectif simple, présenté de cette manière : plein d'humour décalé, optimiste et réconfortant. Pour ce faire, l'auteure vous décrit la vie de Mary, heureuse Londonienne qui vit le grand amour avec Simon. Mais cet état-de-fait est brutalement chamboulé le jour où elle surprend son petit-ami dans les bras d'une autre - et dans une tenue qui laisse peu de place à l'imagination -, dans leur propre appartement. Exit Simon, bonjour les bonnes résolutions ! Oui, mais voilà, à croire que le destin s'acharne, Mary est loin d'en avoir fini avec les problèmes d'amour, de travail, de famille, et d'amitié...


En soi, l'ouvrage réunissait les bons éléments pour me séduire. Bien que la chick-lit ne soit pas mon genre de prédilection à l'origine, j'ai eu l'occasion de lire d'excellentes romances feel-good au cours de ces dernières années, qui m'ont réconciliée avec la définition du "roman d'amour". Du moment qu'il y a des péripéties cohérentes et une bonne dose d'humour, je suis plutôt bon public.


Malheureusement, je n'ai pas été complètement sensible à la manière dont ont été gérés les traits d'humour ou la cohérence de l'ouvrage. Bien que par moments, certains éléments m'arrachaient un sourire mérité, je n'ai pas compris - ou pas su comprendre - l'insistance appuyée qui dévidait la ou les blagues, au point de leur faire perdre un peu de leur saveur. Je pense notamment à celle concernant le chat Kate qu'il a fallu rebaptiser : en une phrase, le tour était joué, l'intention claire et l'effet réussi, mais l'histoire s'est étirée en longueur par la suite alors que je n'en voyais, personnellement tout du moins, pas l'utilité. Ce ressenti s'est manifesté plusieurs autres fois, comme avec la première mention de la planche de Ouija, notamment.


Humour mis à part, le récit n'en manquant pas malgré tout, c'est le personnage de Mary qui m'a un peu freiné par moments. Que l'on s'entende bien, aucun être humain, homme comme femme, ne mérite tout ce qui tombe sur le coin de la tête de notre héroïne : se faire tromper à répétition, se faire voler son travail, et bien d'autres choses encore... Mais l'on ne peut s'empêcher de se dire par moment que la jeune femme cherche ses ennuis !


Pour remettre les choses dans leur contexte, il faut bien prendre conscience que Mary est une personne fragile et extrêmement influençable. S'il y a une mauvaise décision à prendre, comptez sur elle pour le faire, et sans même réaliser un instant qu'elle pourrait se causer plus de tort que de bien. Autant l'on peut comprendre son aveuglement devant certaines situations - qui sait si à sa place, nous ne plongerions pas tête baissée nous aussi ? - autant parfois, cela n'a pas de sens. Enfin si, il y en a bien un : la jeune femme est beaucoup trop laxiste et conciliante.


Mais cela, encore, participe de son charme et de l'attachement que l'on pourrait lui porter. Ce dont j'ai eu le plus de mal à m'accommoder la concernant, c'est son état d'esprit extrêmement variable, qui m'a parfois paru un "coup dur" (avec toutes les réserves que cela impose, bien sûr) porté au féminisme et à l'image de la femme forte dont il est plus ou moins question dans le livre.


Quand on connaît tous les problèmes qui surnageaient dans leur couple, on ne peut que comprendre et approuver la décision initiale de Mary de ficher Simon à la porte et de faire une croix dessus. Son temps de rémission me paraissait tout à fait acceptable, d'autant que sa soudaine admiration pour un acteur phare, qu'elle venait tout juste de découvrir, l'aidait énormément dans son processus de guérison. Jusqu'ici, tout se tient. C'est après que ça se corse. Se faire abuser autant de fois et revenir vers l'autre - ou laisser ce même autre revenir, au choix - pour des raisons qui m'ont laissée complètement et définitivement perplexe, c'est en dehors de la portée de ma compréhension 🤷‍♀️


Si je veux bien considérer les aspects d'une relation toxique - bien qu'en mon for intérieur, la véritable définition de ce terme n'est pas particulièrement applicable -, j'ai en revanche était très chagrinée de la manière dont elle considérait les problèmes personnels de sa mère. Rien que les mensonges que raconte Mary à sa famille m'ont en soi choquée, mais je n'ai cela étant rien à redire sur le sujet, puisqu'elle prend conscience de ses fautes et fait en partie son mea culpa. Qu'elle soit cependant capable de penser que "ce n'est pas drôle d'être obligée de laisser la priorité à sa mère quand l'envie de savoir votre avenir vous démange au point de souhaiter qu'elle retourne le plus vite possible à la case épouse soumise", cela dérange ma conception des choses 😕


Il est naturel de penser que ma conception de la vie et de la moralité ne regarde que moi et n'a pas à interférer dans l'objectivité dû à un review de roman. Par exemple, j'ai dû mal à comprendre comment le tarot peut avoir une telle importance dans les prises de décision de l'héroïne, alors qu'elle ne présente elle-même cela que comme un jeu pour décompresser un bon coup. Mais cela ne regarde que moi, Mary n'est pas moi, je ne suis pas Mary, nous sommes deux personnes différentes et je respecte ce fait 😃


Toutefois, quand on se proclame une femme forte, libre et qui ne veut plus dépendre de personne, et en sachant de plus que sa mère est une personne précieuse à ses yeux - étant son enfant, elle semble logiquement avoir eu la priorité -, vouloir que sa mère redevienne une épouse soumise alors qu'elle n'est plus heureuse avec son mari me semble le comble de l'ironie et de l'égoïsme. Surtout quand on sait la situation que Mary traverse avec son serial-trompeur 🤔


Et alors qu'on attend que le propos soit désamorcé par une petite explication, même badine, comme le fait que ce ne soit qu'une pique lancée en raison de la tension du moment, Mary s'enfonce en déclarant que "certes, c'était une position assez égoïste", "mais, compte tenu des circonstances, elle ne s'en tirait pas si mal". Avant de conclure par un "J'aurais pu m'intéresser à son sort, mais en fait j'estimais à tort ou à raison qu'elle devait s'entendre avec mon père, depuis le temps qu'ils étaient ensemble ! Si elle n'était pas satisfaite, elle aurait dû s'en apercevoir plus tôt. C'était mon verdict". Et le tout agrémenté d'autres réflexions de ce style qui confirment donc son avis, qu'elle a certes parfaitement le droit d'avoir, mais que j'ai de même tout à fait le droit de ne pas partager 🤷‍


En somme, je n'ai pas beaucoup d'atomes crochus avec Mary. Toutefois, j'ai apprécié l'aspect abordé vis-à-vis de sa relation, en tant que fan, avec Benedict Cumberbatch. Je ne le connais que très peu et ne suis de toute manière pas une fan ou quoi que ce soit du genre, mais toujours est-il que nous avons tous un ou plusieurs artistes, féminins comme masculins, à qui nous vouons une certaine admiration, à divers degrés. Ici, on sent le vécu derrière les paroles de Mary et je ne pense pas me tromper en disant que l'auteure s'identifie en elle au travers de cette passion pour cet acteur - alias Docteur Strange pour ceux à qui le nom ne parlerait pas. La relation d'un fan envers son artiste est quelque chose d'assez particulier et je trouvais intéressant de l'aborder sous cet angle, dans ce roman.


Si ce style d'écriture ne m'est pas coutumier - de longues juxtapositions de propositions plutôt que des coupures de phrases bienvenues, absence d'incises et mélange de temps assez curieux -, il me semble que cela reste assez simple à suivre et lire, facilitant la compréhension 🙂


Bien que ce roman n'ait, hélas, pas su me convaincre, je pense néanmoins qu'il peut plaire à un large cœur de cible et souhaite une excellente continuation à l'auteure dans sa carrière 🙋‍♀️



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Le petit mot de la fin 🖋


Ce retour sur « Pour Un Selfie Avec Lui » n’est que le fruit d’une appréciation générale de la lectrice perdue au milieu d’une foule de tant d’autres que je suis. Les remarques, positives comme négatives, qui y sont établies ne sont que le reflet de mon avis personnel sur la question et ne sauraient s’autoproclamer références en la matière ☝


N’hésitez donc jamais à ouvrir vous-mêmes ce livre pour vous en faire votre propre avis et si je ne pouvais vous donner qu’un conseil, terminez-le quoi qu’il en soit, afin d’avoir toutes les cartes en mains pour vous prononcer sur la qualité de celui-ci dans son intégralité 😉

N’oublions jamais qu’un roman dont la lecture ne nous prend que quelques heures représente en réalité des mois de travail acharné de la part de l’auteur, qui a mis une importante part de lui dedans et qui a pris le risque d’exposer son bébé au reste du monde 💚





                                                                                                                                              Roman-e


 

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