Insaississable - Tome 6 : Imagine Me, by Tahereh Mafi

 

IMAGINE ME

Hello world, you won't forget this







Imagine Me est le sixième et ultime tome de la saga Shatter Me, parue sous le titre "Insaisissable" en version française. Pour quiconque me connaît un peu, il est de notoriété publique que cette saga et moi avons noué un lien émotionnel très fort au fil des années. Il y a maintenant cinq années de cela, je lisais la première trilogie et faisais mon deuil d'une histoire absolument unique en son genre, après avoir prié pour une suite qui, j'en étais certaine, ne viendrait jamais. Et puis, quatre ans plus tard, Tahereh Mafi, son auteure, nous a fait l'incroyable cadeau de faire paraître une seconde trilogie qui faisait suite à la première, et je dois dire que cela fut un temps fort de ma vie 💚


Si le quatrième tome, Restore Me (Crois En Moi, en VF) avait été un pur plaisir à lire, l'histoire se voyant entièrement remodelée sous un jour nouveau et qui n'en rendait toute la saga que plus unique, le cinquième, Defy Me (Provoque-Moi, en VF), a commencé à nous insuffler ce terrible sentiment que tout lecteur proche de terminer une saga reconnaîtra : celui de savoir que tout va s'achever, et bientôt - et dans ce cas précis, une nouvelle fois. Alors, avoir Imagine Me dans les mains, après des mois à redouter ce nouveau deuil à venir, c'était une charge émotionnelle presque dévastatrice. Vous trouvez que j'en fais trop ? Attendez de voir mon avis sur le récit en lui-même 🤭


Ainsi donc, Imagine Me est sorti aux États-Unis ce mardi 31 mars 2020. Grâce à la générosité de mon amie Lilly, avec qui je partage cet amour infini pour Shatter Me, j'ai eu la chance de le lire en version originale et de conclure cette incroyable aventure. Passons maintenant à mon avis sur le livre, à proprement parler.


D'entrée de jeu, l'histoire commence fort, très fort, tellement fort que l'on a l'impression d'être pris dans un cyclone dévastateur. On le savait en commençant le dernier livre d'une saga aussi riche, mais peut-être s'attendait-on à une once de répit, quelque chose de plutôt doux pour commencer. À croire que, tout comme Juliette, nous avons gardé l'innocence de croire que l'auteure ne nous malmènerait pas dès les premiers mots 😏


Eh bien, si vous vouliez de la tranquillité, il faudra se contenter de ce que Tahereh avait déjà eu la bonté de nous donner à la fin de Defy Me. À peine commencée, l'histoire nous coupe le souffle et met tous nos nerfs à rude épreuve : c'est même tout à fait terrifiant, ce pouvoir que la plume de l'auteure peut avoir sur nous, par ailleurs. Mais en dépit de tout cela, on se noie dans la beauté de son style et la douceur qu'elle parvient à insuffler au milieu de cette tempête d'émotions. "C'est beau", voilà quelque chose que l'on ne s'arrêtera pas de dire avant la toute dernière ligne de la toute dernière page. "J'ai peur" sera une autre constante, et le mélange des deux nous offre l'un de ces sentiments d'une intensité qu'il est si rare d'éprouver au cours d'une lecture, dans toute une vie.


Le ton est d'une justesse incroyable. Maîtrisant l'humour à la perfection, on pourrait croire qu'il serait difficile pour l'auteure de le placer, même par touches, au milieu de tout ce chaos qui règne en leader suprême, mais cela est fait avec une telle subtilité qu'on se retrouve à sourire, voir même éclater de rire - juste avant de sentir les larmes de peur et de chagrin nous monter aux yeux. Ce sont des montagnes russes uniques en leur genre, qui détendent nos muscles tendus juste ce qu'il faut pour ne provoquer aucune rupture avant l'heure.


Un fou rire en particulier m'a incroyablement détendu au milieu de tout ça, et je remercie Tahereh pour ce dernier moment dont j'avais grandement besoin et pour lequel j'avais prié. Après l'épisode du cookie dans Restore Me, et celui de Raiponce dans Defy Me, j'espérais de tout cœur l'un de ces magnifiques éclats, comme seule une discussion entre Kenji et Warner peut nous l'offrir, et c'était même l'une des choses que j'attendais le plus de ce dernier volet 😂🙏


Puisque j'en viens à parler des personnages, justement, concentrons-nous sur Adam en premier, une fois n'est pas coutume - oui, je sais, ça peut surprendre, car il n'est clairement plus au centre de nos priorités depuis longtemps. Ce n'est pas un secret que je lui en ai voulu pendant très longtemps. Si à la fin du tome trois et pendant quatre longues années, je ne lui avais pas vraiment tenu rigueur de certaines choses, j'ai ensuite découvert le "pot-aux-roses", dirons-nous, et ressenti une colère insurmontable à son égard lors de ma lecture tardive de la nouvelle qui lui était consacrée : Fracture Me 😤


J'ai bien cru que rien ne me ferait changer d'avis, mais bien sûr, pourquoi Tahereh m'aurait laissé la moindre de mes certitudes, le plus petit élément dont j'aurais pu jurer l'inaltérabilité, intacte ? Grâce à ça, je suis passé de la compassion à l'indignation suprême (vous ne pouvez imaginer combien j'en suffoquais, à un moment en particulier), à la colère, pour en revenir à la compassion de nouveau, tout cela dans un yo-yo infernal. Quoi qu'il arrive, en dépit de toutes ses bonnes intentions, je crois que je ne pardonnerai jamais à Adam sa stupidité sur certains points, mais en dépit de tout, sa constance ne lui aura jamais fait défaut.


Maintenant que nous avons parlé du sujet qui fâche, venons-en à ce que j'appelle très affectueusement la Sainte-Trinité. Ella, Kenji et Warner m'ont tout particulièrement impressionnée, dans cet opus, et à plus d'un titre. Je croyais être rodée à cette force incroyable qui émane de chacun d'eux, mais cette fois plus que jamais, c'est l'enfer qu'ils ont traversé tous les trois ensemble, et je dois dire que c'est l'un des enfers les plus élaborés qui ait jamais été conçu 😓


Kenji fait preuve d'un courage et d'une volonté inestimable, et sa loyauté est, elle aussi, suprême. Mais si mon admiration pour lui n'a cessée d'aller croissant, alors même que je ne pensais plus ça possible, que dire de ce que je ressens pour Warner ? Non, loin de la déclaration romantique qui me brûle pourtant les lèvres, c'est son intensité et sa profondeur d'âme qui me chamboulent plus que jamais et qui laisseront une trace indélébile sur mon âme 💚


Quant à Juliette ? Eh bien, ma foi, j'ai la sensation d'avoir grandi avec elle, pendant toutes ces années. Et de la jeune fille perdue et victime de sa propre condition que j'ai rencontrée pour la première fois lorsque je n'avais moi-même que seize ans, il ne reste que le meilleur d'elle-même, à commencer par son cœur pur. Elle est devenue cette femme incroyable dans ce final triomphant que nous promettait l'auteure sur Instagram, et je suis incroyablement fière de la manière dont elle s'est forgée à travers toutes ces épreuves. Juliette me fait l'effet d'une sœur inspirante qui nous montre la voie à tous, et le message d'espoir que toute l’œuvre porte et délivre jusqu'à la fin m'a éblouie, et m'éblouit encore.


Attachée comme je l'étais à chacun d'eux, j'ai redouté mille malheurs, et à juste titre. J'étais si rongée par les doutes, l'incertitude, et la peur à son état le plus brut, que j'en ai rongé mes cuticules jusqu'au sang. Excessif, me direz-vous. Immersif, vous répondrai-je sans la moindre gêne. Mais j'avais sincèrement de quoi, et quiconque aura lu la saga Shatter Me comprendra aisément pourquoi. Quand les souvenirs émergent et se recoupent, quand certaines choses semblent ne pas faire sens mais que vous comprenez bien malgré vous ce qu'il est en train de se passer... Oui, clairement, c'est un raz-de-marée permanent. J'en avais des frissons sous la peau tout du long. Et sans vouloir en faire des tonnes, une furieuse envie de retrouver mes kilomètres d'intestins dans le bon sens, une fois cette lecture terminée. Peine perdue ? Je vous laisse le découvrir par vous-mêmes.


Plus le récit avance, et plus le poids des événements s'abat lourdement sur nous. Nous avons vécu les mêmes pertes que les personnages au fil des précédents tomes et chaque balle tirée est un peu plus douloureuse que la précédente. Nous sommes aussi fatigués, épuisés, à bout de force qu'eux, mais tout comme eux, nous restons debout, nous tenons le coup, sur les nerfs, mais bien décidés à affronter ça avec eux, car il n'y a aucun autre choix possible. Aussi, chaque coup dur nous rapproche un peu plus de la rupture morale, et nous comprenons d'une certaine manière le poids de cette réalité.


C'est un assaut permanent contre nos esprits et celui des personnages que nous vivons au gré de notre lecture. On en vient à se sentir envahis, comme si un intrus s'amusait à nous trifouiller le cerveau pour faire de nouvelles connections et voir si nous allons tenir le coup. Mais c'est là un coup de génie supplémentaire de la part de cette auteure, que d'arriver à nous plonger dans le même état de désespoir et de fatigue que ses protagonistes, pour mieux nous laisser prendre de pleine face le train caché derrière le premier. Et s'il n'y avait qu'un train ! Mais c'est tout un contingent qui se ramène pour nous assommer, nous écraser et nous détruire. Certains des retournements de situation, comme seule Tahereh Mafi en a le secret, m'ont retourné l'esprit et coupé le souffle — encore une, deux, trois, cent fois 😮


Si le ton ne cesse de monter crescendo pendant les deux premiers tiers de l'histoire, on décèle une petite relaxe fort appréciable à partir de là. Ce qui ne veut pas dire que le stress ne continue pas de monter, loin de là, mais on retrouve des repères plutôt solides sur lesquels s'appuyer, qui m'avaient manqué et qui m'ont fait chaud au cœur. Et tout cela contribuait à nous crever le cœur, à coup de théories et soupçons dévastateurs. Et pourtant, trop rôdée à cet exercice, certainement, je dois bien avouer que je redoutais tellement le chaos final que mes théories se sont emballées et envolées, au point de quasiment toucher la Lune. Et c'est la simplicité fantastique avec laquelle se conclut ce livre que Tahereh est parvenue à me surprendre une dernière et ultime fois 👌


La seule chose qui m'a un tout petit peu manquée, au cours de ce livre, c'était la quasi-absence du point de vue de Warner, mais son manque d'abondance n'en a rendu sa présence finale que plus exceptionnellement marquante. À la finalité, tout fait sens.


Et puisqu'il faut parler de finalité, et conclure ce review quelque part, je vous parlerai de l'épilogue. Oh, je ne vous dirai certainement pas si l'histoire se termine sur un happy end ou non, ce serait bien trop moche de gâcher un suspense pareil. Tout ce que je peux vous en dire, c'est que j'en ai été tellement émue que dès la première ligne de cet ultime chapitre, j'étais en larmes. De vraies grosses larmes qui roulent sur vos joues et vous empêchent de lire les mots qui s'alignent sur ces dernières pages.


Le sentiment de nostalgie y a été pour beaucoup, je ne vais pas mentir. Tirer un trait sur un tel pan de ma vie, le ranger dans la case "passé" m'a sincèrement brisé le cœur, mais c'est apaisée que je marche vers l'avenir, en dépit de tout. Il me faudra du temps, beaucoup de temps pour passer à autre chose, mais j'aimerais juste remercier du plus profond de mon cœur Tahereh Mafi, aussi bien pour tout ce que cette saga m'aura apporté dans la vie que pour cette conclusion, qui restera l'une des plus belles leçons de vie que j'ai jamais reçues 🙏💚



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Le petit mot de la fin 🖋


Ce retour sur le roman « Imagine Me » n’est que le fruit d’une appréciation générale de la lectrice perdue au milieu d’une foule de tant d’autres que je suis. Les remarques, positives comme négatives, qui y sont établies ne sont que le reflet de mon avis personnel sur la question et ne sauraient s’autoproclamer références en la matière ☝


N’hésitez donc jamais à ouvrir vous-mêmes ce livre pour vous en faire votre propre avis et si je ne pouvais vous donner qu’un conseil, terminez-le quoi qu’il en soit, afin d’avoir toutes les cartes en mains pour vous prononcer sur la qualité de celui-ci dans son intégralité 😉


N’oublions jamais qu’un roman dont la lecture ne nous prend que quelques heures représente en réalité des mois de travail acharné de la part de l’auteur, qui a mis une importante part de lui dedans et qui a pris le risque d’exposer son bébé au reste du monde 💚





                                                                                                                                              Roman-e



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