Alcyon, Tome I, by Laurie Becker


ALCYON

Un oiseau qui prend son envol










En ce jour pluvieux qui ne pourrait pas être plus indiqué pour rédiger ce review, c'est du roman "Alcyon" de Laurie Becker, paru pour le premier jour du salon du Livre 2019, aux éditions Plumes du Web, dont je vous parle aujourd'hui 😃


C'est encore une longue aventure sur Wattpad qui me lie à cet ouvrage depuis ses débuts. L'auteure n'en était pas à son coup d'essai sur la plateforme orange et nous avait déjà régalé avec divers ouvrages de romance, en y mêlant parfois de la science-fiction. Laurie Becker a donc remis le couvert avec Alcyon, en nous présentant une nouvelle dystopie teintée de romance, toute en subtilité.


Ravagé par la Catastrophe soixante ans auparavant, le monde que nous offre l'année 2078 s'avère bien différent du nôtre. Disparations des plages américaines, continents et monuments engloutis, un seul peuple est parvenu à survivre : celui de New-Islands. Cinq îles parfaitement régies, contrôlées et définies, dirigé par le Roi Orion Kindell. Sa fille, Emerson Kindell, se voit promise contre son gré au prétendant qui sortira vainqueur de la compétition sordide lancée par la famille royale. Quant à River Hadley, habitant du secteur le plus démuni, sa place contrainte au sein de la compétition ne le conduit qu'à une seule détermination : ne jamais gagner ce jeu malsain. Au cœur d'un complot d'envergure, une alliance innattendue va naître entre les deux jeunes, qui vont finalement accepter de jouer le jeu du Roi. Mais avec leurs propres règles.


Dès les premières lignes, l'auteure nous plonge dans un univers qui ne manque pas d'originalité. D'entrée de jeu, nous avons la "chance" (bien que le mot soit curieusement choisi) d'être immergé au cœur de la Catastrophe, qui façonne le monde tel que nous le connaîtrons dans les chapitres suivants. Il est monnaie courante de plonger directement dans l'univers d'une dystopie, sans récolter beaucoup plus que quelques explications vagues au fil de l'histoire, concernant le moment éloigné qui a changé le cours des évènements. Or, ce n'est pas le cas ici, et c'est un pari réussi pour Laurie que de nous avoir permis de vivre le frisson de l'instant T, qui pose les bases d'une histoire solide.


Lorsque le récit à proprement parler débute une soixantaine d'années plus tard, les règles ont changées. La situation initiale nous est présentée avec brio, sans énumération ou ellipse intempestives. Ni trop long, ni trop court, les fondations sont établies pour construire un cadre cohérent au récit. Et on peut tout de suite embrasser du regard le "hors-piste" - avec tous les dangers que cela peut comporter - que pratique l'auteure en jouant sur certains concepts familiers, pour mieux les faire voler en éclats en un tour de main - enfin, en un tour de plume serait plus exact 😉


On ne va pas se mentir, les amateurs de dystopie ne pourront réfréner leur mémoire et l'énonciation de quelques titres, devenus célèbres ces dernières années, en découvrant le contexte de l'ouvrage. Il faut dire que rare est le roman qui ne trouve pas de nos jours un écho dans la profusion de livres qui existent à travers le monde. Mais sans tomber dans la facilité du genre, Alcyon se plaît à casser les codes, aussi bien par la personnalité de ses personnages que par le tour que prennent les diverses péripéties.


Parlons-en, des personnages : comment ne pas tomber sous le charme de Riverson ? 😏 Oui, la contraction est volontaire, mais je vais bel et bien m'attarder séparément sur chacun d'eux. Emerson est une héroïne comme le monde de la littérature en manque. Forte sans être provocante, mature sans être dépourvue d'innocence, parfois naïve sans avoir l'air de débarquer du royaume des Bisounours. Elle se réfugie dans le monde de la littérature sans s'en défendre. Emerson ne connaît des garçons que ce qu'elle peut en lire dans les livres : elle cherche celui qui la fera vibrer comme toutes ces héroïnes dont elle aime tant les histoires, et n'hésite pas à l'avouer franchement, quitte à s'ouvrir sur le sujet sans aucune (ou presque) honte.


Son franc-parler et son honnêteté, que ce soit envers ceux qui l'entourent comme envers le lecteur, forment la base de l'attachement qu'on ne peut manquer lui porter. Même quand les choses lui échappent, elle sait mener son jeu pour obtenir ce qu'elle souhaite, sans en passer par la case "monstre manipulateur" pour cela. En bref, aimer Emerson ne pose aucune forme de difficulté.


River, à présent. Ah, River, on en aurait à dire sur le sujet ! 😏 Le jeune homme réunit tout ce que l'on peut demander à un bon personnage masculin de roman. Il est fidèle, loyal, courageux, dévoué, volontaire, et moral, pour commencer. Vous me direz, c'est déjà pas mal ! Mais non, cela ne suffit pas, car son image est loin d'être lisse, et n'allez pas croire que ses aspérités reposent sur un côté plus sombre. Car non, il n'est ni bipolaire, ni bad-boy - pas au sens strict du terme, en tout cas, en dépit de ce que peut croire par moments Emerson.


Il ne se construit cette image qu'auprès d'elle, et à des fins tout à fait valables. Il ne cherche qu'à l'agacer, sans jamais tenter de la blesser pour atteindre son but. Et il trouve de toute manière un adversaire à sa taille en la jeune femme avide de réponses, qu'il a la présence d'esprit de ne jamais sous-estimer. De plus, et c'est le gros point fort de toute sa personnalité, il regorge d'un humour cynique qui a fait et fera encore mon bonheur par la suite, je n'en doute pas 👌


Il y a pas mal d'autres personnages sur lesquels j'aimerais m'appesantir, mais ce serait trop en dévoiler, donc je ne mentionnerai que Quinn en dernier lieu. C'est le genre de personnage qu'on adore détester, mais pas vraiment dans le sens où on le pense. Il est réellement détestable et est d'ailleurs détesté par la majorité - si ce n'est l'intégralité - des lecteurs de ce roman. Je ne fais pas exception, vu que mes doigts me démangent souvent de l'envie de lui froisser sa petite figure trop impeccable à chacune de ses apparitions, mais il se veut tellement parfait que c'en est presque risible 🙄


Quand il ouvre la bouche, outre l'exaspération, c'est un éclat de rire qui jaillit le plus souvent de la mienne 🤷‍♀️ Il est tellement sûr de lui et prêt à tout que cela le laisse paraître aussi manipulateur que superficiel. On croirait presque qu'il a lu trop de livres pour comprendre les femmes, mais sûrement pas les bons 🤦‍♀️ En dépit de cela, j'adorerais voir le personnage de Quinn développé, afin de connaître tous les tenants et aboutissants de sa situation, et pouvoir bien finir de cerner ce jeune homme. Est-il aussi calculateur que nous le laisse paraître l'image qu'il véhicule, ou est-il malgré lui, d'une certaine façon, un pion dans cette vaste parodie de compétition ? 🤔


Ce n'est certes pas la seule question que l'on se pose à la fin du premier tome de la duologie qu'est Alcyon. Cela fait bien longtemps que j'attends désespérément de connaître la suite des aventures de River et Emerson, mais aussi d'en savoir un peu plus sur l'avancée de leur relation.


Autant vous prévenir : si vous ne décidez de lire cet ouvrage qu'en raison de la romance qu'il abrite, et que vous appartenez plutôt à la caste des impatients, vous risquez d'être extrêmement frustrés. Si au contraire, vous êtes amateurs de rapprochements subtils et d'esquisses d'aveux lâchés à demi-mots, la finesse avec laquelle l'auteure manie leur relation saura définitivement vous séduire. Mais mon conseil serait tout de même de bien garder à l'esprit que l'histoire ne se définit pas uniquement par son côté romance, et que celle-ci n'est pas omniprésente au détriment du récit que Laurie Becker s'est efforcé, avec succès, de rendre solide et réaliste.


J'aimerais finir sur la plume de l'auteure, qui m'a toujours impressionnée par sa capacité à bien écrire tout en restant extrêmement proche de la réalité. Le mot qui lui conviendrait le mieux serait incontestablement "naturel" : ça coule de source, on ne se pose pas de questions. Très attachée à des récits grammaticalement alambiqués par le passé, je me souviens avoir rencontré une véritable opposition de style la première fois que mes yeux ont croisés les lignes d'Asylum, l'une de ses premières œuvres postées sur Wattpad.


Entre le présent auquel je n'étais pas habituée et cette facilité avec laquelle elle manipulait les mots, j'ai rencontré des difficultés à rentrer dans le récit au tout début, avant de réaliser à quel point son style était au contraire porteur. Et cela ne s'est jamais démenti au fil de ses œuvres, bien que j'en étais pourtant venue à redouter que l'édition puisse modifier ce qui appartenait plus au français "parlé" que littéraire. Mais le résultat est très plaisant et je n'ai qu'une hâte : découvrir la suite et fin d'Alcyon 😉


Vous l'aurez compris, Alcyon est un livre que je recommande les yeux fermés. À tous les amateurs de bonne lecture, laissez sa chance au premier roman de cette toute jeune auteure, car cela vaut le coup ! Vous n'avez pas fini d'entendre parler d'elle 😏



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Le petit mot de la fin 🖋


Ce retour sur « Alcyon, Tome I » n’est que le fruit d’une appréciation générale de la lectrice perdue au milieu d’une foule de tant d’autres que je suis. Les remarques, positives comme négatives, qui y sont établies ne sont que le reflet de mon avis personnel sur la question et ne sauraient s’autoproclamer références en la matière ☝


N’hésitez donc jamais à ouvrir vous-mêmes ce livre pour vous en faire votre propre avis et si je ne pouvais vous donner qu’un conseil, terminez-le quoi qu’il en soit, afin d’avoir toutes les cartes en mains pour vous prononcer sur la qualité de celui-ci dans son intégralité 😉

N’oublions jamais qu’un roman dont la lecture ne nous prend que quelques heures représente en réalité des mois de travail acharné de la part de l’auteur, qui a mis une importante part de lui dedans et qui a pris le risque d’exposer son bébé au reste du monde 💚





                                                                                                                                              Roman-e


 

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